TRACES Le retour de Job, de Inoussa BAGUIAN
Synopsis
En 1999, une crise foncière attisée par des discours politiques et xénophobes conduit à un affrontement entre les autochtones kroumen et les planteurs burkinabè dans la région de Tabou à l’ouest de la Côte d’Ivoire à la frontière du Libéria. Dans cette violence contre la communauté burkinabè, Job Palenfo est atteint à l’abdomen. Il fut défiguré, et amputer au bras. Pris pour mort, il sera abandonné dans la brousse avant d’être secouru par d’autres personnes.
Sa famille célèbre ses funérailles et la vie reprend son cours dans son village de Sidimoukar à 415 Km de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Un jour, Job débarque dans son village où personne ne l’attendait. Il intègre sa communauté après la célébration de rites coutumiers. Quand ses frères et cousins retournent à Tabou en Côte d’Ivoire, Job qui est désormais handicapé, traumatisé et diminué physiquement décide de rester et se reconstruire dans son village. Il perd sa fiancé qui renonce de se marier avec lui.
Job est déterminé à relever le défis, celui d’être le maître de son destin. Il apprend à écrire, à cultiver et à construire avec son unique main gauche. Dans sa communauté religieuse, Job est fortement impliqué et préside le conseil de la jeunesse. Aujourd’hui marié et père de cinq enfants, Job Palenfo est un agriculteur et un éleveur remarquable de la région. Il assure aussi des cours d’alphabétisation en langue nationale Birifor au profit des jeunes et des personnes âgées. Ses champs de maïs et de mil s’étendent à perte de vue et ceux des arachides, riz, ignames et aubergines démontrent la bravoure et le courage d’un jeune qui défie le handicap. Et cela fait la fierté de sa femme.
Aujourd’hui, la situation s’est normalisée à Tabou, les frères et cousins de Job sont retournés s’installer. Job a gardé et garde toujours une relation virtuelle avec ce village à travers les appels et les nouvelles que ses cousins lui donnent. Dans le village, on ne parle pas de la situation personnelle de Job. Chacun l’accepte et admire son courage dans un mutisme consensuel.